Souvent, on entend beaucoup de chose sur les artisans. Chacun y va de son expérience. Dès que je dis que je suis architecte d’intérieur, on me raconte régulièrement les mésaventures rencontrées avec les artisans, mais je peux vous dire aussi qu’il y a des clients très particuliers…
J’ai catégorisé les clients en trois groupes, les premiers sont rares et j’ai quelques anecdotes. Les seconds sont les plus nombreux. Et contrairement à ce que l’on peut penser, je n’ai que très peu de chose à dire sur eux, sinon MERCI ! Ne changez pas. Les derniers, eh bien, vous allez les découvrir…
Les clients exceptionnels
Tous les matins, le café est prêt à l’arrivée des artisans. S’ils n’étaient pas présents, ils s’assuraient du nombre de dosettes mis à disposition pour la journée. Lors des réunions de chantier, il nous est même arrivé d’avoir des croissants. Mais surtout, ils prenaient le café avec eux, à discuter, à apprendre à se connaître.
Certains clients font une place dans le frigo pour la gamelle du midi et donne accès à leur cuisine.
Lorsque le chantier est inhabité, il est arrivé qu’un petit frigo, un micro-ondes et une cafetière soit mis à disposition.
Je peux vous dire que ces clients ne sont pas nombreux. Ils se comptent sur les doigts d’une main.
Les plus nombreux
Ce sont les clients qui sont très contents en disant merci. Hé oui, le merci est un mot simple, mais quand il est dit avec une poignée de main et un regard franc, ça compte.
Les artisans débutent tôt, 7h00 / 7h30. Les clients sont souvent en train de finir de se préparer, de préparer les enfants. Alors c’est la course. Et puis, il faut partir… Alors, ils se croisent et régulièrement, on entend : « les verres sont à côté du frigo si vous avez besoin ! » ou « Vous pouvez vous prendre un café. » ou encore » Les WC sont ici. »
Ce sont de petites phrases simples, mais elles mettent à l’aise tout le monde.
Heureusement, c’est 95% de mes clients.
Les, je n’ai pas d ‘explications…
Le premier qui me vient à l’esprit, c’est celui qui ne voulait pas mettre de WC de chantier. Ha non, ça va me coûter cher !!!
Nous avions tout déposé chez lui. Toutes les cloisons, les salles d’eau, l’électricité et la plomberie, les escaliers. Quand c’est comme ça, on fait en priorité le réseau d’arrivées et d’évacuations d’eau pour mettre un WC temporaire. Nous avons dû commencer le chantier comme ça, sans WC, sans point d’eau. Juste un toit et quatre murs.
Les artisans devaient aller au bar du coin pour les WC, pour remplir leur bouteille d’eau, se laver les mains. On était en plein mois de juin, autour de 28°C, mais ça aurait été en janvier à 0°c, c’était pareil. Le barman a vite compris et a demandé aux artisans de régler un café pour accéder aux WC.
Le lundi suivant, je faisais poser le WC et un évier d’appoint. Ce fut une grande négociation pour lui faire comprendre que son patron à lui était obligé de fournir l’eau et les WC.
Pour information, dans les immeubles de bureau, on calcule le nombre de personnes autorisées dans le bâtiment, pour la sécurité, mais aussi pour savoir combien de WC, on doit mettre à chaque étage.
Je vous laisse imaginer que ces clients n’ont jamais apporté le café et encore moins dit merci !
Le second client qui me vient en tête, sa spécialité, était de rester derrière les artisans.
Que les clients reste sur place, ça arrive. Le télétravail, la femme/l’homme au foyer, un RTT…
Mais là, c’était différent, cet homme n’a pas travaillé (il est à son compte) durant toute la période des travaux pour surveiller les artisans. C’est-à-dire que les artisans sentaient le souffle du client dans leur cou. Véridique !
Pourquoi ? Pour lui, il fallait surveiller, c’est comme ça.
Vous aimez travailler comme ça, avec quelqu’un derrière vous ? Est-ce que votre patron reste derrière vous quand vous travaillez ? Eh bien ce client, c’est ce qu’il a fait.
Je peux vous garantir que c’est le chantier sur lequel les artisans ont fait le plus de bêtises, normal, non ?
On a tout essayé pour lui faire comprendre qu’il dérangeait. Mais non, il était là. Bien à son poste tous les matins jusqu’au soir. Ça a été un chantier épuisant.
Même le peintre tremblait, pourtant, on ne peut pas dire qu’il ait une pression vis-à-vis du plombier ou de l’électricien… Plus aucun gars ne voulaient aller sur place.
Par exemple, il prenait une lampe torche et longeait le mur en vérifiant que le mur soit parfaitement droit et peint. Il reprenait les côtes avec son mètre. Parce que bon, il y avait 2 ou 3 mm d’écart par-ci, par là.
Il a fini par faire venir un expert pour vérifier que les travaux soient faits dans les règles de l’art. L’expert a acté que nous avions bien travaillé. Nous avons pu être réglés.
Alors, est-ce que vous vous reconnaissez dans une des catégories ? Je suis sûre que vous connaissez quelqu’un qui fait partie de la dernière catégorie. Si vous avez des anecdotes, n’hésitez pas à me les partager !
J’en aurai d’autres, plus amusantes, j’espère… Parce que ces deux-là, sont les pires que j’aie connus.
Mais cela fera l’objet d’un nouvel article.